Et si cette procrastination n'était ni un signe de paresse ni un manque de discipline mais plutôt une résistance interne?
Récemment, je suis tombée sur un article de Jane Elliott s'intitulant You are Not Lazy or Undisciplined. You Have Internal Resistance.
Le titre a immédiatement capté mon attention.
Vous vous êtes sûrement reveillé(e) un matin en vous disant : « Aujourd'hui, je vais pratiquer mon violoncelle durant au moins 30 minutes. » Puis, la journée avance et vous vous rendez compte à 22h que vous n'avez toujours pas joué une note. Pas grave, je me reprendrai demain. Or, le lendemain, même scénario, vous vous réveillez motivé(e), mais de fil en aiguille, le quotidien vous happe et vous vous couchez le soir sans avoir touché à votre violoncelle. Et rebelote... (j'adore cette expression que des amis Français m'ont récemment fait découvrir!)
Ça vous arrive de proscratiner lorsque vient le temps de pratiquer votre violoncelle?
Sachez que vous n'êtes pas seul(e)!
Cette attitude de toujours remettre au lendemain une tâche ou une action que l'on doit faire (même si cette action nous procure du plaisir, même si l'on sait qu'elle nous aidera à progresser, même si nous nous sommes nous-mêmes engagés dans l'aventure) finit à la longue par créer un sentiment de culpabilité, voire une baisse d'estime de soi.
Or, selon Jane Elliott, ce comportement devrait nous permettre d'apprendre sur nous-mêmes plutôt que de provoquer un sentiment de culpabilité. Quelqu'un qui procratine n'est ni paresseux ni indiscipliné, mais rencontre plutôt une forte résistance interne.
Cette résistance, bien que propre à chacun, est souvent le symptôme d'une peur profonde. Et paradoxalement, toujours selon Jane Elliott, les gens qui procrastinent ont en fait peur... de réussir! Les causes de cette peur sont diverses, mais seraient toutes, selon l'auteure, associées à la peur de perdre l'amour des autres ou de soi-même, ce qui expliquerait pourquoi la résistance serait aussi forte. Selon la théorie de Elliott, plus on serait prêt(e) d'atteindre notre but et plus cette peur serait grande.
Mais quoi faire maintenant pour arrêter ce cercle vicieux?
Elliott propose 4 pistes de solution :
1. Reconnaître que la résistance internet est de notre côté. Notre résistance n'a pas pour objectif de nous auto-détruire, mais bien de nous protéger contre la peur.
2. Comprendre d'où vient cette résistance. De quoi avez-vous peur exactement? Et pourquoi avez-vous cette peur? Plus vous saurez ce qui vous bloque et plus il sera facile de passer par-dessus. Est-ce la peur de ne pas être à la hauteur? D'être déçu de vous-même? Essayez d'analyser d'où part la résistance.
3. Négocier. Vous ne comprendrez peut-être pas immédiatement la cause de votre résistance interne et même si vous la trouvez, il se peut fort bien que cela prenne un certain temps avant que vous puissiez affronter vos peurs et vos angoisses face à cette peur. En attendant d'y arriver, Elliott propose de marchander avec votre résistance. Votre résistance vous permettrait-elle de pratiquer 10 minutes? Cela fait une différence énorme de se percevoir non pas comme une personne paresseuse et indisciplinée, mais bien comme quelqu'un qui rencontre une résistance interne et qui doit trouver une façon créative pour la contourner.
4. Rconnaître que vous n'êtes pas seul(e). La très grande majorité des gens procrastinent. Pas toujours sur les mêmes choses, certes, mais connaissez-vous réellement quelqu'un qui est toujours efficace du matin au soir sans jamais repousser certaines tâches?
Écoutez votre résistance. Elle peut vous renseigner sur ce que vous pensez secrètement être capable d'accomplir. Pensez-vous que votre cerveau se donnerait tout ce mal pour quelque chose d'insignifiant et sans conséquence? Selon Elliott, la force de notre résistance interne est proportionnelle à notre volonté de réussir. Plus nous nous dirigeons vers notre objectif et plus notre résistance risque d'être grande.
Parfois, nous nous rendons compte qu'il s'agit de peurs imaginaires, mais parfois il s'agit de peurs beaucoup plus profondes. Mais peu importe, dans tous les cas, elles devraient faire partie intégrante de l'expérience au lieu d'être un obstacle qui nous empêche de vivre pleinement cette expérience.
Alors, est-ce que la théorie de Jane Elliott résonne en vous?
Quelles sont les peurs sous-jacentes qui expliquent votre procrastination à pratiquer votre violoncelle?
N'hésitez pas à me les partager en m'écrivant à info@praticocello.com
Catégories: : pratique